DES SAVOIRS ISSUS DU XVIIe SIÈCLE
Les recettes ancestrales Ekin
EKIN s’est inspiré du savoir du Sieur DE SOLLEYSEL, célèbre écuyer et homme de confiance de Louis XIV et vous propose de partager certains de ses plus fameux remèdes…
Au 19ème siècle, les maréchaux ferraient et soignaient un grand nombre de chevaux, ils étaient aidés dans leurs tâches par des apprentis, à qui ils remettaient, une fois par an, un pot d’onguent en guise de gratification. Les apprentis proposaient ainsi aux cochers de graisser les pieds de leurs chevaux contre une pièce. Hélas, le pot d’onguent se révélait souvent trop petit, et les apprentis avaient la tentation d’y adjoindre des graisses de mauvaise qualité, qui se révélaient néfastes et échauffaient la couronne. Les cochers prirent donc l’habitude de spécifier aux apprentis de ne pas graisser la partie haute du sabot…
C’est ainsi qu’est née la célèbre polémique du « doit-on graisser ou non le sabot jusqu’en haut ? » Question qui ne se pose plus avec l’utilisation de bons produits. Voir le conseil de pro « Bien graisser les pieds de son cheval«
« Onguent du Connétable pour faire croître la corne, la rendre douce et liante »
« Prenez cire neuve, Suif de chèvre, et au défaut suif de mouton, le plus nouveau est le meilleur, lard gras coupé en petit morceaux et dessalé vingt-quatre heures dans l’eau, la changeant trois ou quatre fois, de chacun une livre, faites fondre le lard avec le suif et la cire, puis vous jetterez parmi de la seconde écorce de sureau une bonne poignée ; et si c’est au printemps plein de deux mains de boutons de sureau quand ils font gros comme le pouce, que vous laisserez bouillir à petits bouillons et à petit feu, avec ce que dessus pendant un demi-quart d’heure, en remuant par fois ; vous passerez le tout au travers d’une grosse toile, jetterez le marc, remettrez dans la bassine ou pot ce qui sera passé, et ajouterez quatre once de térébenthine commune, autant de miel, et deux onces d’huile d’olive ; ôtez du feu, et remuez jusqu’à ce qu’il soit froid ; servez-vous de cet onguent pour graisser la corne un pouce de large tout autour du poil, et continuez tous les jours. »
« Baume admirable pour effort de jarret »
« Au mois de Mai et de Juin mettez dans une fiole capable de contenir deux pintes, le plus que vous pourrez de feuilles de roses, et dans une aussi grande, la même quantité de fleurs d’hipericum ou mille-pertuis, et par-dessus trois demi-septiers d’huile d’olive dans chaque fiole, exposez le tout au soleil, légèrement bouché pendant les grandes chaleurs, et outre ces deux fioles dans un pot de grais capable de contenir trois chopines, mettez la mente à côte rouge, nommée baume, herbe à la reyne ou petun, du romarin feüilles et fleurs, orpin qui est une espèce de joubarbe, mille feüilles, autant de l’un que de l’autre coupé menu, et une pinte d’huile d’olive, bouchez le pot avec vessie de porc ou parchemin moüillé en trois ou quatre doubles, troüez ou percez le parchemin avec une épingle, et l’exposez au soleil dans les grandes chaleurs, remuant tous les deux jours les herbes et les fleurs, et cela pendant un mois, après quoi vous verserez le tout dans une bassine, à savoir ce qui est dans le pot et dans les deux fioles, avec une pinte de gros vin, une livre de graisse de cheval, demi-livre de graisse de tesson si vous en pouvez avoir, au défaut, de la graisse de chapon ou de poule, non de celle qu’on ramasse dans la lèchefrite en rôtissant, mais de celle qu’on a séparé des boyaux avant que d’être cuite, et une livre de sucre, avec quatre poignées de fleurs de camomille et de melilot, faites cuire le tout à feu clair, remuant sans cesse jusqu’à ce que toute l’humidité soit consommée et que les herbes et les fleurs soient sèches : lors passez au travers l’étamine de crin, jettez le marc, remettez la liqueur passée dans la bassine, et ajoutez deux livres de therebentine de Venise, faites cuire à tout petit feu, jusqu’à ce que le baume soit fait, c’est-à-dire toutes choses bien mêlées, et gardez le baume dans une fiole légèrement bouchée. »
« Prenez une livre de miel commun, mettez-le dans un pot verni ou bassine avec une chopine d’eau-de-vie, faites cuire à petit feu, quand il sera bien pénétré de la chaleur, et que l’eau-de-vie ne paroîtra plus pour l’avoir remué assez souvent avec une spatule de bois : ajoutez deux onces d’alun brûlé pilé fin, et quatre once de vert de gris passé par le tamis de foye, remuez toujours sur un petit feu, ensuite mettez-y une once de sublimé pilé très fin, remuez et cuisez lentement, jusqu’à ce que le tout soit assez épais, otez du feu et remuez jusqu’à ce que l’onguent soit froid, que vous garderez dans un pot couvert pour s’en servir comme nous dirons. Cet onguent déterge et consolide »
« Remède pour faire revenir la chair »
Comment optimiser la cicatrisation d’un cheval ?
« Prenez du sang de dragon du véritable, et non du contrefait comme on en vend assez communément à Paris, du bol fin ou d’Armenie, de chacun demie-once, mastic, oliban, et farcocolle de chacun trois dragmes, aloës, aristoloche ronde, et racine d’iris de chacun une dragme et demie ; il faut du tout faire de la poudre, dont vous userez en la mettant toute seule sur la playe, mais plus à propos mêlée avec du sirop de roses, de la therebentine, ou du jus d’absybthe ; cette composition fera revenir la chair, où il n’y avait aucune apparence d’en faire renaître, celle qui est mêlée avec de la therebentine réüssit mieux dans les pieds. »
« Des Seymes, des pieds fendus, nommez pieds de Bœuf »
« Pour prévenir ces maux, il faut humecter la sole avec de la fiente de cheval mouillée, empêcher par la ferrure que les talons ne serrent et graisser la corne avec de l’onguent de pied, par ce moyen il n’y viendra point de mal ; la fiente de vache, contre l’opinion de bien des gens, sur tout des Marchands de Chevaux, rafraîchit et humecte la sole et dessèche la corne jusqu’à le bruler, car quoique la corne et la sole soient jointes immédiatement, elles sont de nature bien différentes, l’une molle, l’autre dure…Véritablement cette humidité qui est contenue dans la fiente de vache, fait croitre la corne, mais le pied qui a cru de cette manière ne vaut rien, et du moment que vous cessez de le tenir dans la fiente de vache comme ils ont été brulés, la corne n’est pas en état de soutenir les clous et se rompt comme de la citrouille »
« Huile de merveille : remède assuré pour les encloüeures, douleurs froides, coups, meurtrissures… »
Quel remède contre les douleurs froides, coups et meurtrissures ?
« Prenez de l’huile de therebentine et de mille-pertuis, qui est l’hypericum de chaque quatre onces, véritable huile de petrole deux onces : mettez le tout sur les cendres chaudes dans une fiole, y ajoutant le poids d’un écu d’or, racine d’or-canette penduê à un filet : faites chauffer le tout un quart d’heure, retirez l’or-canette, et gardez l’huile pour le besoin. Si vous voulez y mêler un peu de cire, vous la ferez fondre avec les huiles, ainsi vous lui donnerez du corps, et la réduirez en consistance de baume ; mais elle ne sera pas si pénétrante. »
« Cataplasme Anodin »
« Prenez une livre de farine de lin que vous démêlerez avec une chopine de vin rouge, pour la faire cuire dans un poëlon en remuant comme pour faire de la boüillie, quand la composition commencera à cuire, ajoutez quatre once de beurre frais, faites cuire en remuant jusqu’à ce que la boüillie s’épaississe, lors mettez-y deux onces de bol de Levant en poudre fine, et remuez toûjours sur le feu jusqu’à ce que le tout soit bien lié ; lors en ôtant du feu ajoûtez six onces de therebentine commune et remuez hors du feu un demi-quart d’heure. On l’applique chaudement sur de la filasse pour le mettre autour du boulet, comme je l’ai prescrit ci-devant. Ce cataplasme a la vertu non seulement d’ôter la douleur, mais encore de désenfler la partie, et d’empêcher la chute des humeurs. »